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Biographie

Vinvin (Cyrille de Lasteyrie) est auteur et comédien. Il est aussi producteur et co-fondateur de la société StoryCircus. Il parle de lui à la troisième personne du singulier parce que c’est la phrase d’intro en italique.

Sagittaire ascendant Sagittaire, né le 20 décembre 1969 dans la banlieue parisienne. Quand on me demande d’où je viens, j’hésite toujours entre Pays Basque, Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Limousin. Les quatre sont un peu vrais. Je vous passe pour le moment mes 18 premières années, je rajouterai au fur et à mesure. Rendons-nous donc directement à 1988… 

 


Après Hypokhâgne (1988), une maîtrise d’histoire (dont il me reste à finir le mémoire) et un Mastère en Marketing et Communication à l’ESC Toulouse, je rentre dans la vie professionnelle en intégrant le cabinet Bossard Consultant (acquis plus tard par Cap Gemini), dans sa branche Expression, spécialisée en communication institutionnelle.

Bus PalladiumC’est grâce à cette première expérience que je comprends que je ne suis pas consultant. J’ai du mal avec le port du costume et les nuits à rédiger des présentations Powerpoint. Pourtant, je m’éclate à écrire des stratégies pleines de joie, tandis que c’est la grande époque du Palace, du Studio A, du Banana Café, du Bus, du Mathis ou de la Villa Barclay, hauts lieux de la nuit parisienne. A cette époque, j’y croise Frédéric Beigbeder, Pierre Palmade, Edouard Baer ou encore Catherine Lara, la dame avec un violon et des cheveux en forme de lampe 70’s.  

Conscient que je suis davantage auteur que stratège, je me lance dans le métier de concepteur-rédacteur en intégrant au bas de l’échelle la société Direct Academy, une agence de marketing direct animée par la regrettée Sylvie Fachin, une femme belle et brillante qui m’a appris le métier. J’écris des mailings, des fiches techniques et des rapports annuels. Ce n’est pas le Pérou mais j’aime ça ! Je serais bien resté plus longtemps, mais, malgré mes pieds plats évidents, l’armée m’appelle. Quand faut y aller, faut y aller !

 

Armee_2 Sortant d’une histoire sentimentale intense et douloureuse, je décide de ne pas me lancer dans le service en entreprise (VSN), comme tous mes copains, mais plutôt de changer d’air, le plus loin possible, comme troufion. Vœux exaucés, je pars pour Tahiti, au Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Polynésie (RIMAP.P.  / 94-02 / Deuxième classe Lasteyrie). En raison d’une erreur d’affectation, je me retrouve à Taravao dans une compagnie de combat, au milieu de gars qui aiment surtout les « frani » pour leur ressemblance avec un puching-ball. Pas tibulaire mais presque, je menace d’exterminer un adjudant si on ne me change pas de compagnie. On me mute en une demi-heure à Arue, où je me retrouve en charge du journal régimentaire et du soutien au reclassement des soldats du cru. Une des meilleures années de ma vie !

 

4-barcelone-7 De retour en métropole, bronzé comme un torero Argentin et au top de ma masculinité, je replonge dans le marketing opérationnel et intègre Directis, la filiale du Groupe Publicis. Pendant quelques années, je suis le concepteur-rédacteur junior qui travaille vite et bien (contrepèterie Belge), qui fait rire à la cantine et qui essaie d’amener de la « disruption » (le gros truc à la mode du moment, toujours en vogue aujourd’hui – on dit « décalé »-) un peu partout, même dans les mailings des Editions Atlas qui vendent les fiches de cuisine ou l’histoire des Gaulois pour 10 francs les 30 fiches (avec la boîte, le classeur et le crayon Vercingétorix !). Directis devient Publicis Direct, ou l’inverse, et Paf ! En 1997 je pars vivre une amourette à Barcelone avec une Vénézuélienne rencontrée au Club Med. Une année exceptionnelle, à visiter la ville de long en large, écrire dans les bars, aller voir des films, jouer au foot, me promener en matant les touristes, etc. Mais quelques divergences culturelles trop profondes me font revenir, la queue basse (expression), dans nos chères contrées.

 

Zidane Coupe monde Publicis, pas chien, me reprend, et je poursuis ma carrière de créatif comme si de rien n’était. 1998, la méga coupe du monde : je suis en charge de la conception-rédaction sur des gros comptes comme HP (sponsor officiel), Renault, Nestlé ou Lesieur. À cause d’une pub Lesieur à finir en urgence, je manquerai la demi-finale France-Croatie, drame intime dont je ne me suis toujours pas remis. Pour combler ma vie de patachon, jeune célibataire en recherche de frissons, je m’inscris au théâtre d’improvisation où je découvre que j’aime ça, que j’adore ça, que je kiffe à laisser le cerveau construire des histoires à toute vitesse en collaboration avec d’autres êtres humains. C’est la révélation. 1998, c’est l’insouciance en pleine vigueur, les chats sur AOL, les cyber-rencontres, les soirées au Globo, la belle vie. Mais voilà, ça fait un bout de temps maintenant que je traîne mes guêtres dans les grosses boîtes, les gros comptes, les gros dossiers, etc, et je sens monter en moi l’appel de l’indépendance. Sorte de frisson qui prend l’échine et remonte doucement pour vous dire que le moment est venu de prendre votre envol.

Concours de circonstances, hasard du calendrier, discussions de comptoirs : je rejoins la société C-Com en compagnie de Laurent, mon pote Directeur Artistique de chez Publicis Direct. Là-bas, j’y rencontre Gildas Bonnel avec qui, quelques mois plus tard, nous allons créer Sidièse. Une agence de marketing opérationnel spécialisée High-tech. Une boîte humaine, sympa, pro, dans laquelle nous installons un bar et une bonne ambiance de travail. Nous passons de 3 à 15 personnes en quelques mois, c’est l’effervescence et la joie de diriger sa propre agence. Mon job ? Directeur de Création. A la même époque, je rencontre celle qui va devenir ma femme et m’installe avec bonheur dans la vie de l’homme marié, chef d’entreprise, et bientôt père. Sidièse grossit sereinement, se fait une belle réputation et participe à des compétitions de plus en plus solides. Et paf, rentrée 2004 !

 

ANE BLOG BANIERE Les blogs surgissent dans ma vie… Un événement anodin me direz-vous ? Tandis que certains ne savent toujours pas ce que c’est, pour moi cela change tout. Sans doute, après dix ans de métier, ai-je suffisamment exercé ma plume sur de l’éphémère… Je cherche l’aventure, autre chose. Avec mon blog, 20/20, je découvre le monde, le dialogue, des plumes et des vies, le pouls du monde. Je m’y éclate comme un gamin qui visite Disneyland pour la première fois. Joie d’être lu par du public, de recevoir des commentaires, de rencontrer In Real Life des esprits sains et bienveillants avec qui je communique jusqu’à pas d’heure via Skype ou par textos. C’est la naissance des réseaux sociaux : je plonge. Adieu la com’, je fais mes valises après 10 ans de bons et loyaux services.

Au cours de l’année 2005, je fais la rencontre de Julien Codorniou, qui me laisse un commentaire sur mon blog. J’avais écrit que je voulais écrire un livre mais que je n’avais pas de sujet. Il m’avait répondu qu’il ne savait pas écrire mais qu’il avait un sujet. Le soir même dans un restaurant parisien, Julien me propose de raconter l’histoire de Kelkoo, la seule start-up française vendue aux US (à ce moment-là). Ouais, why not. C’est pas que le sujet était inscrit dans les pores de ma peaux, mais le gars est convaincant et j’adore les nouvelles aventures. Nous voyageons à travers l’Europe, rencontrons un par un tous les héros de l’histoire, y compris et surtout son chef d’orchestre, Pierre Chappaz. Un an plus tard est publié « Kelkoo, ils ont réussi leur start-up« . 

Logo BAM Septembre 2005 : désormais, je veux mettre ma plume au service de MES histoires. Je change de vie et repars à zéro en créant ma structure de production, « Vinvin Entertainment ».  Des missions ici et là, quelques formations, et cette idée qui me passe par la tête en découvrant Rocketboom, un show Américain magistralement présenté par la pétillante Amanda Congdon. Et si je faisais mon show ? Flippant, nouveau, mais la technologie est là qui permet à chacun de se produire et de se diffuser sans demander la permission. Je lance Bonjour America, un programme en Anglais à destination de ceux qui le comprennent. Le concept : expliquer la France. A l’époque, Youtube est balbutiant et Dailymotion n’existe pas. Je lance le show sur un site dédié, avec un player fait maison par mon ami Damien.

Et là c’est la folie. Le truc prend en quelques jours, ça cause dans les chaumières du web et me voici soudainement parachuté dans une zone tout à fait charmante, celle de la gloire, des paillettes, le tout pour pas un rond, il ne faut pas déconner. On m’invite de partout, me pose des questions, me demande d’où m’est venue l’idée et ce que je pense de la fracture sociale. En septembre, je suis invité au Grand Journal pour une émission spéciale « 11 septembre », bah oui mon show s’appelle « Bonjour America », donc je m’y connais. Ce jour-là, je suis assis à côté de Sidney Pollack et de BHL. J’ai adoré. Pas trop mauvais pour une première fois, c’est excitant, je suis tendu comme un string mais ça se passe pas mal. Je ne dirai pas la même chose quelques mois plus tard, lors de mon passage chez Frédéric Taddeï où je suis fatigué, pas sympa et un chouilla péteux, sans doute impressionné par cet animateur que jaime beaucoup, et par le parfum de Lorie ma voisine qui est charmante cela dit en passant. Après une année de Bonjour America, je me dis que j’ai fait le tour et conclue l’aventure par un voyage aux USA, histoire de boucler la boucle. À la fin de cette histoire, j’évoque l’idée d’aller vivre là-bas, un jour peut-être.

Entre temps Canal+ m’a contacté pour bosser sur les contenus mobiles. C’est un début et je ne refuse jamais une expérience (sauf avec des animaux morts). D’abord le Télépathe, puis la couverture du Festival de Cannes 2007. Une Tue-Rie. Une Quinzaine de folie, magistrale ; accrédité Canal+ (un enfant de la télé-cinéma comme moi se réjouit de peu de choses), autorisé à déambuler dans les coulisses du Grand Journal pour y choper les trucs sympas, en faire une vidéo pour la chaine mobile. TOUT SEUL, j’imagine, tourne, monte, compresse et transmets 3 sketchs par jour pendant 13 jours. Mon bureau de montage est une table isolée dans une salle gigantesque au 1er étage du Martinez, entre celle d’Omar et Fred d’un côté, et des Guignols de l’autre. Je suis le gars du mobile. Au début ils me regardent bizarrement, à la fin ils me disent bonjour : un vrai succès. Au passage, mention spéciale pour sa gentillesse à Thomas Séraphine d’Action Discrète qui ne m’a pas pris de haut et s’est même intéressé avec une vraie convivialité naturelle. Je ne suis pas revenu entier de l’expérience, mais quel plaisir ! (Merci Sylvie T. pour ta confiance et ton amitié).

Octobre 2007, comme je l’avais pressenti quelques mois plus tôt, les hasards de l’existence me conduisent à San Francisco où je m’envole, famille sous le bras, pour rejoindre l’aventure seesmic créée par l’expatrié Loïc Le Meur. Dans cette start-up financée par les fondateurs de Skype et d’e-Bay, nous créons des programmes hybrides utilisant les vidéos postées par les utilisateurs. Sorte de CNN.2.0. donnant la parole à n’importe qui d’un simple clic de souris. C’est le mélange d’une ligne éditoriale « professionnelle » et de l’extrême liberté des réseaux. Avec cette vaste communauté d’utilisateurs postant de tous les horizons, nous créons des dizaines et des dizaines d’heures de programmes, à travers de nombreux projets expérimentaux tels que : le seesmix, le seesmic café, the great village, etc. Durant cette année exceptionnelle, je retiens deux moments de bonheur qui resteront gravés à jamais : la nuit avec toute l’équipe d’Indiana Jones 4 qui répond à la communauté de seesmic depuis Cannes ; et la journée en compagnie de John Cleese, mon maître. (la petite vidéo où il répond à ma question sur Sarah Palin a dépassé les 2,5 millions de vues !). La crise financière balaie soudainement le monde, et en moins de deux mois je perds mon job, mon père, mon jeune cousin et ma grand-mère. À part ça, tout va bien, la vie continue…

On se crée parfois, à travers les réseaux sociaux, des amitiés qui deviennent réelles. Début 2009, un type que je connais peu mais que j’aime bien, Pierre-Olivier Carles, me propose de le rencontrer à Miami pour me parler d’Hellotipi, société dont il est actionnaire. Hellotipi est une sorte de Facebook privé et payant pour les familles (et tous ceux qui ne veulent pas partager leurs photos ou leur vie avec le reste du monde !). Clin d’oeil de l’Histoire, le quatrième actionnaire de Hellotipi n’est autre que Pierre Chappaz, le héros de l’aventure Kelkoo sus-mentionnée. Pierre-Olivier et moi passons deux jours à nous découvrir en buvant des mojitos et en admirant les alligators. On parle de tout et de rien, du boulot, de ce qu’on pourrait faire ensemble. Deal ! Je rejoins, à distance (depuis San Francisco, c’est ça la magie du net), le génialissime François de Rochebouët à la barre de cette start-up prometteuse. Pour faire parler de nous, et sous l’aimable bienveillance de François, je crée Off-Air, un show à vocation déconnante. Aucun rapport avec la choucroute, c’est sûr, mais ça fait parler du site et on se marre bien. Je rentre à Paris fin juin 2009 (tandis que Michael Jackson nous fait faux bond), et retrouve François dans ses locaux de St-Lazarre. Tout va bien entre nous, une belle amitié prend forme. On s’amuse en bossant, ce qui nous conduit même, un jour de septembre, à traverser la manche en bateau pour aller présenter Hellotipi à un concours de start-ups. En bateau donc… Tard dans la soirée, dans un bar de soho, nous parlons de nos vies, refaisons le monde à la bière. Sérieusement comme jamais, il cesse soudain de plaisanter et me met la tête à l’envers. Il me pousse dans mes retranchements, avec ses mots, tout en douceur. Il veut que j’aille ENFIN faire ce que j’aime vraiment, ce pourquoi je vibre : raconter et tourner des histoires. C’est donc grâce à lui, mrboo, que je franchis le cap et me lance définitivement dans l’aventure de la production audiovisuelle ! Merci mec.

La suite se trouve ici… et tout le reste sur les réseaux ou au bar.  

9 commentaires leave one →
  1. Alex permalink
    août 26, 2011 1:48

    la suite ?? pas mal écrit !

  2. Christophe permalink
    novembre 27, 2011 9:02

    Ça c’est fort,

    j’ai moi même été troufion à Arue de 1998 à 1999, et suis resté éternel Marsouin pour insoumission, divergence d’opinion et remise en cause d’un ordre donné par un supérieur 🙂 Mes plus belles années quoi !

    Ia orana

    PS : je ne supporte plus le ukulélé

  3. janvier 21, 2012 10:54

    Lire cette bio au hasard d’un tweet, sirotant mon café, me donne l’effet d’un coup de rafale dans les voiles !

    10 ans que je trace, je coupe, j’assemble, je sculpte le verre. Un « beau métier » dit on. Un métier qui fait réver! Vouloir changer de cap? Malheur! ce serait comme arrêter de faire rêver les autres…

    Oser affirmer qu’on en a fait le tour et que « merde » on a envie de passer à autre chose : Comme basculer de la solitude d’un atelier à l’effervescence et la stimulation d’une équipe. Ce n’est pas forcément tout vouloir foutre en l’air, la preuve avec ce parcours où oser rime avec créer.

    Sur les starting-blocks, remontée comme une pendule, juste un déclic, une rencontre ?

    Merci Vivin pour ce bel exemple

    Mlle La Baronne

  4. avril 9, 2012 6:52

    Beau parcours cher Cyrille!
    On s’est croisés chez Maurice il y a longtemps!
    Tu as rencontré du beau monde au « States » comme on dit.
    Bah…….. Même Molly Ringwald a vieilli………. !
    Michèle C

  5. juin 7, 2012 12:22

    ahahah ! j’avais jamais lu.
    Tu tiens pas en place en fait asticot !

  6. juin 7, 2012 12:23

    Sauf que quand on clique sur « la suite », ça met « erreur – page not found ».

  7. novembre 7, 2012 9:43

    Excellent ce parcours !!
    Ca fait déjà un très bon scénario de court métrage en speed cut ; )
    En te lisant, ça m’a fait penser à un passage des Poupées Russes de Klapisch…
    A bon entendeur et au plaisir de se croiser certainement un d’ces 4 !

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