Aller au contenu principal

Votre Steve Jobs, mon Clint Eastwood.

octobre 7, 2011

Steve Jobs est mort. C’est triste. C’est triste parce que c’est triste quelqu’un qui meurt. Comme Troy Davis. Comme Totor, le clodo du coin. Quand quelqu’un meurt, au minimum ça nous fait comme une piqûre de rappel.

Mais je ne sais pas comment exprimer ma froide neutralité face à cette mort. C’est triste. Ni plus, ni moins.

Je ne suis pas matérialiste. Je me fous de mon téléphone. Je me moque de mon ordi. Et l’iPad n’est pas très pratique à mes yeux. Quand bien même ces trouvailles seraient exceptionnelles (et je conçois qu’elles le sont), elles ont autant de valeur pour moi qu’un mixer ou une tondeuse à gazon. Le type était brillant et ses paroles intéressantes, c’est sûr. J’ai adoré son discours face aux étudiants de Stanford en 2005. Inspirant. Comme de nombreux discours.

Mais voilà, au bout du compte, ça reste un type en baskets qui fabriquait des téléphones.

D’autres pensent non seulement l’inverse mais voient en cet homme un génie, un visionnaire, un philosophe. Je respecte, je comprends. Mais il n’y a rien à faire, ça ne me fait rien.

À l’inverse, je pense que le jour où l’on apprendra la mort de Clint Eastwood, je serai très triste. Il est mon Steve Jobs. Je porterai alors un poncho et un chapeau en signe de deuil. Sans doute écrirai-je quelques réplique cultes sur mon wall. Je repenserai à ses films et dirai certainement qu’il était un réalisateur visionnaire, un génie, un philosophe. Les geeks et les entrepreneurs ricaneront gentiment en se disant que c’était juste un acteur comme un autre, pas de quoi en faire un opéra.

Je n’ai absolument aucune idée de là où je veux en venir. Mais au moins c’est dit.

27 commentaires leave one →
  1. octobre 7, 2011 10:23

    Tu veux peut-être en venir au respect et la compréhension de l’autre ?

  2. octobre 7, 2011 10:24

    J’ai le même avis, et je me sens moins seul !

    Les réactions des iPhone (very)addicts sur Twitter (merci d’avoir floodé ma timeline pour ça) étaient hallucinantes : si ils étaient sincère dans leurs déclaration il est vraiment temps pour eux de se demander si le virus geek n’est pas ancré un peu trop profond…

  3. octobre 7, 2011 10:25

    Clint est mortel !?

  4. octobre 7, 2011 10:25

    Comme toujours j’aime.

  5. octobre 7, 2011 10:30

    Je comprends ton ressenti et Clint est un immense réalisateur et acteur…mais Steve était également un mec exceptionnel…voilà c’est tout.

  6. octobre 7, 2011 10:38

    Mais comme Clint ne mourra jamais…

  7. octobre 7, 2011 11:39

    Je comprends, moi ça me fera pareil avec Vinvin… c’est un peu mon Steve Jobs à moi 😉

  8. octobre 7, 2011 11:46

    je pense en gros pareil, si ce n’est que je suis surement un peu plus accroc que toi à mes jouets à la pomme.
    mais évidemment tout cela n’est que technique, business, performance, ce ne sont pas mes valeurs centrales.
    c’est comme admirer un virtuose au piano: on peut être subjugué par ses qualités diverses, mais pour ce qui est de l’homme, l’essentiel, je ne le connaissais pas.
    j’ai vraiment été triste en apprenant la nouvelle, parce que 56 ans c’est nul et qu’on a suivi sa maladie, on a de fait établi une proximité, aussi virtuelle soit-elle.

  9. octobre 7, 2011 12:14

    Les millions de possesseurs IPHONE sont-ils des fétichistes matérialistes? Dans la continuité de cette génération accrocs au tamagoshi. C’est dans le propre de l’être humain que de vouloir communiquer à distance avec ses proches et faute de pouvoir user de la télépathie. Bon ben voilà, on a la version matérialiste de la chose. Apple et la symbolique de la pomme du péché originel, la tentation…. délivrez nous du mal mon Dieu, toi qui au début a créer Arpanet afin de nous protéger du mal, de la peur des soviétiques… méchant!!!

    Mais là où il faut en venir, c’est à un hommage pour un homme devenu batisseur passionné et volontaire qui prouve que l’autodidactie est encore un rêve accessible.

  10. octobre 7, 2011 12:17

    Si par hasard Clint Eastwood devait mourir, il nous resterait tous ses films. Disons qu’au rythme de conservation des pellicules, des DVD, des matrices et autres choses de l’image dont auxquelles je ne sais rien, il restera un bon siècle à se régaler du Poncho et des cigarillos, de l’inspecteur et de l’impitoyable, du jardin du bien et du mal et de bien d’autres choses. De quoi se consoler un peu, de quoi se sentir accompagné beaucoup.

    Après Steve, combien d’années dureront les petits boîtiers ?

  11. octobre 7, 2011 12:57

    La bise 🙂

  12. octobre 7, 2011 1:04

    Coloc’ partagera ta peine (et le port du poncho).
    Moi je crains rien, Jet Li est immortel. C’est bien connu.

  13. octobre 7, 2011 1:22

    alors là, je dis chapeau ! (et poncho, et santiags…)
    je suis totalement en accord !
    j’en viens même à croire que l’année prochaine, un Nobel lui sera attribué
    par contre, et comme vous, je serai anéanti quand Clint ne sera plus : cet homme est un génie, un pu..ain d’acteur, de réalisateur, de musicien (comme son fils d’ailleurs)
    je le serai autant au départ de Sean Penn, allez savoir pourquoi
    ou Cassel, pour rester « local »
    mais pas Job, non
    on en oublierait presque son côté dictateur tiens

  14. octobre 7, 2011 1:26

    je suis par contre super déçu par Apple : ils auraient du envoyer une mise à jour de tout leur produit pour qu’ils se mettent en deuil une journée
    ça nous aurait fait des vacances

  15. octobre 7, 2011 1:36

    Deux ports d’attache ,l’un à Carmel, l’autre à Cupertino, deux « grands » qui peuvent tourner dans « 1 infinite loop » en vidéo ou sur la toile …. deux Grands a qui j’attribue 20/20 , quitte à contredire pour partie le Californien d’un temps alias Vinvin .

  16. octobre 7, 2011 1:49

    Foncièrement c’est vrai que tout ce qui a pu être dit ces dernière 24h est totalement démesuré et excessif. Il est indéniable pour quiconque qui s’intéresse à l’entreprenariat que Steve Jobs ne pouvait pas laisser insensible. Mon addiction à la pomme n’a rien à voir avec tout ça et cette position. C’est plus par rapport à la vie de l’homme avec cette capacité à rebondir, à se donner les moyens d’imaginer et de créer que j’admire l’homme. Et au final ce qui fait ch… c’est que 56 ans c’est beaucoup trop tôt et ça c’est valable pour n’importe qui, Steve Jobs comme l’épicier du coin de la rue.

  17. octobre 7, 2011 2:02

    on s’en fout des téléphones et des tablettes, ce n’est pas ça que l’on « pleure ». C’est ça capacité d’entrainement, de transformation (cf pixar), d’incarnation, etc qui manqueront.
    Clint au moins a eu le temps de nous montrer ses grands talents de réalisateur. Pourvu qu’il reste avec nous le plus longtemps possible.

  18. octobre 7, 2011 2:49

    – « Dis donc toi ! Tu sais que tu as la tête de quelqu’un qui vaut 2000$ ? »
    – « Oui, mais toi tu n’as pas la tête de celui qui les encaissera »…

    😉

  19. octobre 7, 2011 4:00

    Tu sembles oublier que Jobs a pas fait que des téléphones. Il a aussi fait Pixar. Sans lui Lasseter ne serait pas devenu le Walt Disney moderne.

    Je pense qu’exactement comme toi, Jobs admirait les génies créatifs plus que tout. Il savait les dénicher, et surtout leur faire se réaliser.

    (By the way : http://www.sbiff.org/blog2/?p=3580 😉

  20. remi permalink
    octobre 7, 2011 4:06

    Si Clint Eastwood était mort en 1986 à 56 ans, nous n’aurions pas eu « bird », « Sur la route de Madison », « Million Dollar Baby », etc. Je ne suis pas cinéphile, ni fan de Clint mais il a quand même fait de bon films en 25 ans…

    Qu’on aime ou pas Steve Jobs, il a influencé notre époque et j’aurai bien aimé qu’il l’influence encore 25 ans. C’est pour cela qu’on est triste.

  21. octobre 8, 2011 9:50

    Moi je porte déjà un poncho et un chapeau pour être prête !

  22. FredMJG permalink
    octobre 8, 2011 10:08

    @Pascale : Pfffft ! Clint ne mourra pas. Point.
    En attendant, creuse.

  23. octobre 9, 2011 1:32

    Vinvin. Tu es le vulgarisateur de mes pensées confuses.
    Merci.

  24. elG permalink
    octobre 10, 2011 10:47

    eh oui … le monde se divise en deux catégories…

  25. novembre 7, 2011 11:33

    En même temps, dire de Steve Jobs que « ça reste un type en baskets qui fabriquait des téléphones. » c’est se voiler la face. Il a quand même « inventer / vulgariser » l’informatique personnel avec une interface graphique et une souris pour que n’importe qui puisse utiliser un ordinateur et ouvrir un blog. Je me demande à qui ressemblerait l’informatique en 2011 s’il n’avait pas été là. Mais bon, c’est bien dans la nature humaine de dévaloriser les autres… Dommage.

Trackbacks

  1. Le jour des favoris [Twitter] « Les nuits du chasseur de films

Laisser un commentaire