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Ce sera la dernière élection présidentielle sous la Vème.

août 18, 2011
La campagne présidentielle qui s’annonce ne me fait pas rire. J’ai pourtant toujours aimé ça, les élections. J’adore voter. J’adore l’ambiance dans ces petites classes de maternelle où des citoyens généreux notent scrupuleusement que vous avez voté, accompagnant ce scrupule d’un « a voté ! » de toute beauté. J’aime le rideau qu’on tire, les bulletins aux typographies diverses. En amont de ce moment si particulier, j’ai toujours eu un goût prononcé pour les vidéos de campagne, les candidats raides comme des piquets devant des yuccas bon marché, égrainant des promesses auxquelles on leur a dit de croire, tentant parfois des mimiques avec leurs mains ou leurs yeux. J’ai souvent été passionné par les débats d’entre-les-deux-tours, petit devant Giscard-Mitterrand, dont je ne sais si mes souvenirs datent du jour-même ou des multiples rediffusions que j’ai regardées depuis. J’aime les soirées électorales avec ces chiffres rouge ou bleus qui se tirent la bourre dans des infographies travaillées avec soin par des équipes pour qui cette soirée est l’aboutissement d’une carrière. J’aime l’intensité qui règne dans le pays pendant ces quelques semaines où l’on a le sentiment que tout est très important et que « si machin gagne on quitte le pays ! ».
Malheureusement, j’ai comme l’intuition effrayante que cette petite mécanique est cassée et qu’elle n’amuse plus personne ; moi parmi les autres. Les révolutions arabes, les scandales, « la crise », les tueries, les bombes, les magouilles, les parachutes dorés, les passe-droits, la Grèce, les psychopathes, les agences de no-ta-tion, les dopés, les truands qui s’en sortent, les innocents qui crèvent, les CONTI, les exclus, les Corse, le chômage, l’Epad, les putes, les trahisons, les petites phrases, les milliards qui circulent, les vestes qui se retournent, les AAA qui se transforment en AA+, les lycéens qui se transforment en meurtriers violeurs, et la CONNAISSANCE DE TOUT CELA en temps réel… Tous ces mots et ces faits acides s’accumulent et créent un trop-plein étouffant. Pour ma part je suis gavé, à la limite de la nausée, dorénavant persuadé qu’AUCUN des pantins qui gesticulent devant moi n’a le pouvoir, les compétences et la dignité suffisantes pour relever mon pays, que dis-je, nos pays. Pas les moyens d’agir. Pas la grandeur d’âme et le courage nécessaire pour me donner confiance. AUCUN. Je les sens usés, tous, gris et moisis comme des rats de laboratoires ou des robots de série Z. Des costumes taillés dans des mots vides de sens, des effets de manche et des sourires en coin. Je me moque désormais de leurs étiquettes comme de leurs arguments, je n’y crois plus du tout, plus du tout.
Ces pantins coachés par des experts dégueulent leurs grossières postures et des contradictions qu’on a trop entendues, ruinant l’engagement de ceux qui partout en France croient encore en leur mission, ici et là, englués malgré eux et injustement dans le grand sac des « tous pourris ». Nous, les gens, nous sommes habitués au baratin des éléphants comme le berger s’habitue au retour de l’hiver. On s’isole, on se replie, on se tient chaud et on vit avec en attendant que ça passe.
Si j’étais seul à penser cela dans mon coin, je mettrais ça sur le compte d’une quarantaine lucide et résignée. Pas encore totalement désabusé, mais déjà bien habitué. Cependant, autour de moi, de droite ou de gauche, quels que soient l’âge et l’origine, je sens surgir l’étincelle de la dégringolade, une gigantesque désillusion qui hésite encore entre la révolte et le cynisme, le combat ou le ticket d’Euromillions, mais qui au moins se pose la question. Agir ou se laisser porter. Râler au comptoir ou s’engager pour retrouver l’excitation démocratique. Fatigués, déjà bien entamés par le poids des responsabilités, on aurait bien aimé ne pas avoir à faire le boulot nous-mêmes, mais s’il le faut… Une vaste vague d’indignation vibre sous nos toits éparpillés, comme une onde invisible mais partagée, pour le moment informelle et non structurée, mal formulée, pas identifiée et purement instinctive. Mais mon petit doigt me dit que ça va bouger.
La frontière n’est pas loin entre la désillusion et l’espoir, la fuite et l’engagement ; il suffit parfois d’un mot, d’un homme ou d’une idée. Je les attends tous les trois de pied ferme, les yeux grand ouverts et les sens en éveil.
34 commentaires leave one →
  1. août 18, 2011 8:21

    Etre fatigué, c’est mourir un peu.

    « D’une certaine façon, être vivant ne s’atteint que par ce triple combat : contre les forces de gravité en nous -la paresse, la fatigue, la quête du repos – le déjà-fait, le connu, le sécurisant ; et enfin contre les séductions du continu – (….) Personne ne te tue. tu te tues tout seul. C’est ta fatigue qui te tue. La fatigue, le seul ennemi. Déjà et toujours. Partout »

    A. Damasio « La horde du cotrevent »

    Faut pas lâcher prise même si la lassitude est là et rester impliqué 🙂

  2. gioluca permalink
    août 18, 2011 9:11

    Les Corse(s)? mais qu’est-ce que j’ai encore fait moi?

  3. Nes' Photographie permalink
    août 18, 2011 9:39

    Pas mieux …

  4. août 18, 2011 9:46

    Excellente note, tu résumes exactement ce que je pense aussi, il y a quelque chose de cassé. Est-ce irréversible ?

  5. Dessp permalink
    août 18, 2011 10:47

    « sous la Vème. » En quoi le changement de république va-t-il faire changer les choses ? Quelles sont les alternatives ? Les modèles à suivre dans d’autres pays ? Ne dis pas t on ça à chaque élection ?

    N’oubliez pas que « Ce temps réel de l’information » n’est réservé qu’à une frange minime de la population (urbaine, éduquée, etc.) dont vous faites partie et qui n’est pas majoritaire.

    Certes votre article met bout à bout beaucoup de mots qui offrent une perspective assez noir -mais réaliste- de ce qui a pu marquer médiatiquement ces dernières années. Mais hors mis ces éléments factuels et déjà connus je ne comprends pas du tout votre titre car vous ne donnez pas les éléments d’analyses. Il est juste provocateur et c’est justement pourquoi je suis tombé sur ce site et je me demande encore pourquoi j’écris un commentaire alors que j’ai le sentiment de m’être fait piéger.

    Cet article est le coup de gueule sympa du pilier de comptoir sur votre gauche mais qui semble parler tout seul alors on lui sourit poliment, on trinque et on se tourne de l’autre côté pour ne pas cautionner des conclusions trop hâtives qui ne visent qu’à provoquer pour continuer à attirer l’attention..

    • Jeb permalink
      août 18, 2011 11:17

      Voilà une alternative : Une constitution citoyenne.
      http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.php

    • août 18, 2011 12:35

      Cher ami anonyme de passage, ceci n’est pas un « article ». C’est un blog post. Si vous ne faites pas la différence, alors je comprends votre déception. Ce blog est mon comptoir, dans mon bar, avec des habitués et, de temps en temps, des nouveaux. Je n’essaie d’attirer personne, j’avais juste envie d’écrire ça. Mais les questions que vous posez sont bonnes. « En quoi le changement de république va-t-il faire changer les choses ? Quelles sont les alternatives ? Les modèles à suivre dans d’autres pays ? Ne dis pas t on ça à chaque élection ? ». J’adorerais vous lire sur le sujet; Moi on me demande à la 12, un croque-madame.

  6. août 18, 2011 10:53

    Il y a bien longtemps que ne vote plus, comme je le disais ici http://jedisdubien.com/2010/08/moi-je-vote-pas/
    Préférant me changer moi-même à changer la société, ce qui de toutes façons ne peut plus se faire par un bulletin de vote.

  7. Ben permalink
    août 18, 2011 11:42

    Face à ça

    Je ne vois que l’utopie comme celle là

    • août 18, 2011 6:03

      Merci Ben pour ces deux vidéos ! J’ai eu la chance d’assister à une conférence de Pierre Rabhi il y a quelques années à Strasbourg. Cet homme voit juste et profond. Il possède une sagesse « constructive » et pragmatique. Si vous avez la possibilité de le rencontrer, n’hésitez pas. Il éveillera quelque chose en vous, soyez-en sûr.

  8. août 18, 2011 3:23

    Tu écris bien et tu décris bien. Il faut avouer que nous vivons une époque inédite où tous les indicateurs s’affolent et où toutes les courbes deviennent des asymptotes. Ne pas saisir la catastrophe dont la mécanique se déroule inexorablement et en temps réel sous nos regards fatigués et/ou apeurés, relève de la politique de l’autruche. Oui, ce monde est à l’agonie. Oui, nos valeurs essentiellement consuméristes vont voler en éclats contre le mur d’une réalité que nous n’avons su appréhender à sa juste mesure, trop occupés à gaver d’inutile une vie sevrée de cet essentiel qu’est une véritable spiritualité construite jour après jour, pensée après pensée. Nous crevons d’indigence. Nous baignons dans une opulence de pacotille qui disparaitra sous le premier coup de boutoir de la tempête à venir dont nous sommes les auteurs inconscients. On l’a laissée naitre. On l’a laissée grandir. Nous avons cautionné le système tant qu’il nous apportait le confort égoïste qui nous rassure tant. Nous croyons vivre alors que beaucoup de nous sont déjà devenus des zombies errant de galères en galères, ballotés par une logique qu’ils n’ont pas choisie. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que la situation va empirer dans des dimensions que les dernières générations n’ont pas connues. Tout sera alors possible. Tout. Le pire certainement, le meilleur je l’espère. A tout un chacun de se préparer. Cela passe avant tout par une meilleure connaissance de soi-même et une démarche spirituelle autonome. L’introspection et la méditation sont de bons outils. Et puis, il y a les autres. L’autre qui est un miroir de soi-même. L’autre, cet inconnu. L’autre, ce sujet qui inspire souvent la défiance voire la peur. Il va bien falloir un jour essayer de se serrer les coudes. De s’aimer un peu. De se comprendre. Isolés, nous serons broyés par le chacun pour soi. Ensemble, nous saurons développer le meilleur en nous-mêmes : la générosité et le don de soi. Une dimension autrement supérieure à notre rang social, à nos petits privilèges matériels si vains et si évanescents. Alors oui Vinvin, le champ des possibles n’a de limite que celle de notre imagination et de notre vaillance de coeur. Notre monde est sous la dictature de la peur. Peur de manquer, peur de l’autre, peur de perdre… Le veau d’or guide nos rêves de grandeur, c’est dire s’ils sont petits. Nous avons contribué à construire une société que notre absence de révolte cautionne. Le monde nous martèle à coup d’ubiquité, d’instantanéité, de complexité, d’automatisation, de réalité virtuelle. Tous ces progrès nous phagocytent plus qu’il ne nous libère. Et nous sommes incapables de prendre le moindre recul face à ce que nous assimilons à du confort et du plaisir. Le charme vénéneux opère et nous aliène. Nous n’arriverons bientôt plus à imaginer une vie sans nos outils de communication alors que notre relation avec notre environnement proche s’étiole et part dans les lambeaux d’une toute puissance en laquelle nous croyons baigner. Il n’y aura pas de personnage providentiel. Il n’y aura pas d’idée géniale. Il n’y aura pas un mot magique. Comme disait Gandhi, nous devons chacun être le changement que nous voulons être dans le monde. Elevons-nous individuellement, élevons-nous les uns les autres, et dégageons-nous de cette impasse où nos oeillères nous conduisent. S’élever, c’est être libre. Pour terminer ma logorrhée, je te rejoins : aucun personnage politique actuellement identifié auprès de nos chers médias n’a l’étoffe pour conduire avec succès notre société dans l’épreuve qui l’attend. La solution n’est pas là. Elle est disséminée en chacun de nous. A nous de nous entendre et de nous comprendre pour la faire germer, grandir et révolutionner nos vies grises et bancales.

  9. août 18, 2011 3:50

    12 ans d’expatriation aux US font voir les choses différemment… Le problème, en France, c’est pas le système, c’est les billets désabusés de citoyens facilement déprimés qui n’apportent aucune réponses à des problèmes qui ne sont pas cernés. A ceux et celles qui attendent que « ça aille mieux » sans rien faire de leur côté je suggère de lâcher leur machines et de s’engager dans une ONG, de lancer une entreprise ou de s’expatrier pour changer un peu de perspective.

    • août 18, 2011 4:43

      @emoret merci, on va faire comme tu dis alors. Qu’on est con quand même en France.

    • août 18, 2011 4:44

      Vous avez tellement raison, Eric Moret, c’est ça le problème en France : « les citoyens facilement déprimés qui n’apportent aucune réponse à des problèmes qui ne sont pas cernés ». On a mal cernés les problèmes, du coup on apporte aucune réponse, surtout si on glande à écrire des billets désabusés. J’aurais adoré aller m’installer à San Francisco pour lancer une entreprise, c’est vrai. J’aurais aussi adoré m’engager à Médecins du Monde et apporter mon aide à des enfants malades, mais du coup j’aurais pas pu tenir mon blog et écrire des top billets déprimés de mec qui sait pas changer de perspective en s’éclatant aux USA là où la vie est tellement plus entrepreneuse. Heureusement vous êtes là Eric Moret et je compte sur vous, la France compte sur vous, pour nous donner d’autres belles leçons de vie et des conseils utiles.

    • août 18, 2011 4:58

      Je ne sais pas si tu es revenu des Etats-Unis et si oui depuis quand, mais j’ai cru comprendre que la vie n’était pas si rose là-bas. J’ai la chance d’avoir quelques amis américains qui me décrivent une situation loin d’être merveilleuse. Plus généralement, je me méfie des avis tirés de sa seule expérience. Elle n’est pas toujours représentative de la r »alité d’un pays. L’un de mes très bon amis travaille à son compte en Arabie Saoudite. Il y a « réussi » : maison de 500m2, grosse piscine, domestique, etc… Mais lorsque je lui demande comment vit le quidam lambda, la musique diffère. Un système « génial » pour un individu et mortifère pour la grande majorité des autres, est-il vraiment si « génial », y compris pour celui qui en profite ? J’en doute. Je ne suis ni soeur Sourire, ni soeur Emmanuelle, ni mère Teresa, mais je suis convaincue qu’une vie réussie ne se résume pas à réussir « sa » vie. Il faut aussi contribuer à la réussite de celle des autres. Directement ou indirectement.

    • août 19, 2011 11:30

      Euh, moi aussi j’ai emigre depuis 5 ans en ASEAN. D’ailleurs je ne dit pas expatrie: c’est un peu facile de voir des migrant en France et etre expatrite une fois a l’etrange.
      Et franchement, je ne vois pas ce que ca change d’avoir 12 ans « de l’exterieur. »

  10. août 18, 2011 4:43

    (Mais je peux quand même ? Couper l’oreille tout ça, de l’enflure du post d’avant ?)(Hein ?)(Je t’assures que je suis pas contagieuse. Tu peux répondre sans crainte)(faut arrêter de crois les rumeurs là maintenant quand même :] )

  11. août 18, 2011 4:53

    Ce sont des chefs d’états élus par et pour l’argent, via la diffamation et la désinformation, qui décident de mon destin et de celui des mes enfants; enfin c’est fort possible je crois.
    Peut-être qu’une démocratie un peu plus participative serait une bonne idée, délocaliser et disperser le pouvoir un peu plus parmi les citoyens permettrait peut-être d’affaiblir un chouia le poids des lobbys.

  12. août 18, 2011 5:17

    Excellent article, très bien écrit et fort de sens…

  13. août 18, 2011 5:17

    Je me console en me disant qu’au moins depuis 1973, les politiques et les médias passent leur temps à dire que l’on est en « crise » quand ce n’est pas la déconfiture complète. Il y a les grosses crises comme celle de 2001, ou Lehmann, ou tout ce qui va à vau-l’eau en ce moment. Mais même dans les interludes, on est encore en crise, surtout en France où l’indicateur du chômage a du mal à descendre en dessous des 8% (la réalité probable étant qu’il est toujours au-dessus de 10%). Les scandales en tout genre ? Il y en a toujours eu, mais là, ils circulent à la vitesse grand V grâce à la magie des médias numériques.

    Avec le recul, les politiques étaient-ils meilleurs avant ? Pas évident ! C’est le monde qui est devenu plus complexe. Et les politiques ont du mal à suivre. Quand le pétrole augmentait, c’était relativement simple à comprendre. La finance, la dette, la faute ou pas à l’Euro, la politique fiscale, les producteurs de fruits et légumes (!), tout ça est compliqué à piger et demande un peu d’efforts. Cela donne surtout lieu à une pagaille démagogique atterrante.

    Mais comme le dit justement emoret, on peut se consoler en prenant du recul, en s’informant, et aussi en contribuant d’une manière ou d’une autre à rendre le « monde meilleur ». Par contre, je n’attends pas l’homme ou l’idée providentiels. Ca n’existe pas ou n’existe plus. Regardez ce qui arrive à ce malheureux Obama malgré son QI et son sang-froid ! Le cahier des charges de l’homme providentiel est dingue : il doit être balaise pour comprendre le monde en général, il doit avoir une stratégie et fixer un cap, il doit bien communiquer et bien manipuler les symboles, il doit être exemplaire, il ne doit pas être trop intelligent car sinon il va en vexer pas mal, ni trop con car là, il n’ira pas bien loin. Et il doit être très bien entouré, et savoir faire participer la société le plus largement possible. Sachant que pour gagner, il faut, petit détail, être soutenu par un grand parti politique, et donc, être une sorte de « tueur ». Ces derniers points rendant quasiment impossible le respect des critères précédents.

    Je n’aime pas trop l’opposition que l’on fait entre les politiques et les vrais gens. On a ce que l’on mérite, c’est tout. Les politiques sont des vrais gens qui ont fait le choix de faire de la politique. Certains, de père en fils (ou fille…). D’autres, sans atavisme particulier. Les 9/10eme des politiques actuels sortent de « nulle part ». Si à un moment donné, la classe politique fait peur, ce n’est que le reflet de l’Etat de notre société et de nos élites. Elle n’en est qu’un miroir grossissant des défauts !

    Remember : « ask not what the country can do for you, ask what you can do for your country » (JFK, janvier 61). C’est toujours d’actualité 50 ans après !

  14. Singing Fish permalink
    août 18, 2011 6:01

    J’adore ce billet qui me parle vraiment.
    Mais je refuse de baisser les bras. J’ai trop peur de ne plus croire en rien.
    Bougeons, faisons que ces petites ondulations deviennent une vraie onde de choc.
    Prenons exemple non pas des Etats-Unis (pays que je trouve cependant très attirant, pour diverses raisons) mais sur nos voisins arabes. Je pense que dans l’horreur de ce qu’ils vivent, ces manifestants doivent cependant se sentir bien plus vivants que moi.

  15. août 18, 2011 7:49

    Je laisse une réponse!! la réponse c’est MOI !! pour la « ECO VI tm » république, ECO pour économie bien sur !!

  16. Alicia permalink
    août 18, 2011 8:14

    Au moins les français n’auront jamais pire que ça…
    http://www.youtube.com/watch?v=e9bvreW08X0 😦

  17. août 18, 2011 10:40

    un site pour se transformer http://pharmakon.fr/
    et rentrez en action.

    allez parler avec votre maire et votre député. échangez et dialoguez.

  18. Pepito Well permalink
    août 19, 2011 9:20

    Effectivement le frémissement monte, et il monte partout.
    Il semble que ce système soit en bout de cycle, mais reste à préparer le suivant.

    En tous cas très beau texte, « Chat Pot Bas »

  19. août 19, 2011 9:35

    « Ségolène » a bien lu ton article, et elle va te répondre le 1er septembre dans http://mry.blogs.com/les_instants_emery/2011/08/segolene-royal-lettre-a-tous-les-resignes-et-infignes-qui-veulent-des-solutions.html
    Tu es vraiment influent !;-)

  20. août 19, 2011 9:46

    Merveilleuse plume. Pas mieux.
    Pour ma part électro-choc depuis 2 jours en surprenant des « discussions » sur FB de cette ampleur :

    « Les étranger ne sont pas les sauveur de ce pays ils vienne ici pour exploitée notre pays sa pour s’ intégrés »

    ou

    « Ne prenez pas la peine de me conseiller de lire des livres sur MLP écrits par des gauchistes. Quand on voit comment réagissent les gens comme Caroline Fourest, agressifs à l’extreme pendant un DEBAT.
    A toutes les personnes crédules qui préfèrent hurler sur les toits les calomnies de leurs dirigeants, voici un interview qui devrait vous intéresser :
    http://www.youtube.com/watch?v=F5BXVUacSno  »

    Je ne sais pas pour toi mais mon âme républicaine se retrouve titillée.
    Je ne pensais pas qu’ils vont être autant à voter FN. Surtout des jeunes, qui voteront plusieurs années. Et comme tout ado, ils refusent d’écouter leurs ainés et sont à 2 doigts de mettre un poster de MLP à côté de celui d’Harry Potter.

    Je n’ai pas encore trouvé un moyen de « parler » avec eux. Tout est refusé en bloc car tout est complot. Une idée?

  21. Churchill permalink
    août 19, 2011 9:59

    « on aurait bien aimé ne pas avoir à faire le boulot nous-mêmes »

    Euh, c’est pas ça, justement, la définition de la démocratie ? Quand les citoyens ne se contentent pas de laisser les autres faire le travail qui les concerne, mais le font eux-mêmes.

    Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

  22. août 19, 2011 11:28

    Le constat est assez facilement par beaucoup, et il est vrai que la lassitude est majoritaire.

    Pour autant, peut-on « attendre » qu’autre chose advienne, comme par magie ? Nous faut-il rester dans l’expectative d’un mieux hypothétique ? Ne sommes-nous pas tous coupables de cette lassitude que nous déplorons par ailleurs ? N’a-t’on pas les mass medias, le système et les hommes politiques qu’on mérite ?

    Nous (et je ne m’exclus nullement de ce nous) sommes installés dans la passivité.

    Nous sommes adoration devant la télé et son message certifié « pensée unique », devant les joutes politiques faites de petites phrases et d’idées creuses.

    Nous sommes dévotion quand nous consommons jusqu’à saturation des choses qui nous possèdent plus que nous ne les possédons, quand nous nous (sur)endettons jusqu’à la mort pour posséder davantage encore que ce qui nous suffirait en réalité.

    Nous sommes contradiction quand nous nous attristons des dégâts causés à l’environnement, tout en continuant dans notre quotidien à agir sans réelle conscience des impacts que nous occasionnons bien involontairement.

    Nous sommes indignation quand les scandales alimentaires frappent dans nos assiettes mais continuont à acheter les produits de l’agriculture industrielle distrivués dans les supermarchés plutôt qu’essayer d’aller vers un rapport plus direct avec le producteur (ex : AMAP)

    Les exemples pourraient se décliner à l’infini. Loin de moi de nous culpabiliser et de lancer un magistral, mais bien inutile : tout ça est notre faute ! Non, mais ce n’est pas moins stérile de désigner des coupables faciles (les hommes politiques, les riches, les banques, les terroristes, les étrangers, les musulmans, les jeunes, les assistés, le nucléaire, les femmes, les loups, les homosexuels, les juifs… et tous les boucs émissaires possibles).

    Il nous faut peut-être ne plus seulement attendre, mais faire sa part. Tel le colibri de la légende de Pierre Rabhi…

  23. août 19, 2011 4:53

    Indigné tout court…

    Qu’ajouter à un si beau billet ? Si ce n’est la vision d’un petit jeune qui comme vous tous veut ajouter une pierre à l’ouvrage.
    Cela fait un moment que nous, citoyens et politiques, savions que cette période viendrait, que le monde tel que nous le connaissions basculerait. Nous savions et nous n’avons rien fait car nous n’avons pas de solutions. Nous sommes comme nos politiques, nous nous déchirons sur les futilités alors que c’est d’un nouvel élan, de nouvelles valeurs dont nous avons besoin. Problème de confiance et résistance aux changements ? Oui, peut-être. Ce que je vois gronder surtout, c’est l’ère de la colère, l’ère de l’épuisement, l’ère de la violence. J’ai peur parfois pour notre si grande Europe. Tant de potentiel, tant de grandes phrases, tout cela finirait-il gâché par la faim et les rancœurs, par des jeunes désabusés et des vieux résignés, par des inégalités qu’on ne sait plus maîtriser ?

    Je ne sais pas ce que vous en pensez mais 2012 pourrait-être, au moment des élections, une période ou la violence régnera dans le monde et où faute de mieux pour rétablir l’ordre, les extrêmes s’empareront du pouvoir…

  24. août 28, 2011 6:39

    Vinvin President !

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